Source : http://lecolebuissonniere.eu/
Certaines araignées peuvent nous inquiéter de par leur taille impressionnante telles les grandes Hétéropodidés qui peuvent pénétrer dans les maisons ou les grandes araignées loups, lycoses qui vivent dans la nature.
Cependant leur taille ne donne aucune indication sur leur dangerosité.
Les araignées sont des animaux timides et peureux qui en règle générale préfèrent fuir pour se cacher quand ils en ont la possibilité.
Dans le cas contraire, si elles se sentent acculées, elles se mettent en position de défense et tentent d'exagérer leurs dimensions en levant la première paire de pattes (pédipalpes) et parfois en découvrant les crochets (chélicères) découverts.
Elles fabriquent un poison chimique redouté dans les esprits, cependant ils n'ont pas tous les mêmes effets et leur toxicité diffère selon les espèces.
De plus, l'inoculation d'enzymes digestives entraîne de possibles réactions locales.
Chez les araignées, la fonction venimeuse est située dans le céphalothorax.
Les venins ont un rôle essentiellement alimentaires et sont synthétisés par des glandes salivaires modifiées; ils s'écoulent ensuite dans un canal et passent dans les chélicères.
Ces chélicères sont des pièces buccales situées au milieu juste entre les pédipalpes; si leur forme et placement diffère selon les espèces, ils ne donnent par contre aucune indication sur la toxicité du venin.
Ils sont par contre révélateurs de l'utilisation que l'araignée en fait selon les proies concernées les chélicères sont plus ou moins longues pour percer des carapaces dures par exemple.
Les Aranéomorphes sont pour la plupart incapables de transpercer la peau humaine, le peu de venin qu'elles pourraient inoculer est insignifiant pour un être humain même s'il est mortel pour un insecte.
Ils servent à tuer et digérer les proies.
L'injection de venin n'est pas systématique, notamment quand l'araignée parvient à contenir la proie uniquement avec les crochets, les pédipalpes et les pattes.
Les araignées digèrent leurs proies à l'extérieur de leur corps et ne peuvent ingurgiter que des liquides et de la bouillie.
Quand le venin et les enzymes ont fait leur effet, la nourriture est réduite à une masse informe.
La soie qui emballe et maintient les proies permet souvent d'éviter qu'elles ne se disloquent quand l'araignée en absorbe le contenu.
Certaines comme les Thomisidés (araignées crabes) au venin proportionnellement puissant ne font que deux trous par lesquels elles injectent leurs toxines et absorbent le contenu; leurs proies conservent un aspect extérieur intact.
Leurs composants sont très divers aussi pour simplifier on les divisera en deux catégories :
- neurotoxiques (Atrax, Phonentria, Latrodectus)
- nécrosant (Segestria, Loxoceles, Lampona, Lycosa, Cheiracanthium, Tegenaria)
Comme certaines toxines de scorpions, plusieurs venins d'araignées agissent sur les récepteurs des canaux assurant la transmission de l'information nerveuse en libérant des neurotransmetteurs ou médiateurs chimiques.
Les polyamines provoquent une paralysie flasque (décontraction totale comme avec le curare) quasi inoffensifs sur l'homme mais pas sur les insectes.
Ils agissent sur les récepteurs des canaux ioniques.
Les peptides agissent sur ces mêmes canaux chez les insectes et les humains et sont actifs sur les jonctions entre les neurones (synapses) ou entre les neurones et les muscles (plaque motrice).
la synapse est un minuscules espace entre deux neurones.
L'influx nerveux(potentiel électrique) déverse des molécules transmettant un message au neurone suivant.
En une fraction de seconde, la transmission de l'information passe d'électrique à chimique.
La quantité de molécules (neurotransmetteur) conditionne donc la force et la durée de la contraction.
Si la sécrétion de neurotransmetteur stoppe, plus aucune communocation ne passe, donc plus aucune contraction n'est possible (paralysie flasque)
Si cette sécrétion augmente, la contraction est constante (paralysie contracturante).
Les enzymes s'attaquent aussi au sang (hémolyse) et à l'épiderme (nécrose) ce qui augmente ainsi la diffusion du venin dans les tissus.
Chez beaucoup d'araignées, les protéines sont actives sur les invertébrés (proies) et aussi sur les vertébrés qui sont leurs prédateurs.
On cherche des applications en physiopathologie pour lutter contre les cancers, épilepsie, etc...
Composition: 3 types de molécules
- Petits composés : ions, acides aminés, neurotransmetteurs, amines biogènes.
- Plus grands : peptides (chaines d'acides aminés).
- Enormes : protéines (chaines de peptides).
Il n'est pas encore certain que les enzymes digestives retrouvées dans les venins fassent à proprement parler partie de ce même venin.
Ces enzymes complètent l'action du venin mais ont au départ une fonction alimentaire.
De plus on a remarqué qu'après la morsure, les araignées régurgitent de la salive qui contient des enzymes digestives.
Toxines nécrosantes : mélanges d'enzymes détruisant nos propres protéines, graisses, eau, tissus et sang.
L'envenimation dépend de l'espèce concernée, du sexe (la femelle étant plus dangereuse), de l'âge et de la santé de l'animal.
Sur 60 familles de Labidognathes, 1 sur 5 compte des espèces potentiellement dangereuses.
Sur 37 000 araignées connues, moins de 100 présentent un danger passager et bénin pour l'Homme.
8 ou 10 espèces sont réellement dangereuses.
L'issue mortelle reste exceptionnelle.